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Le Koala

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Le Koala
25 juillet 2005

Une histoire d'été (suite)...

Je vois que tous trépignent d'impatience de connaître la suite alors voici :
"Professeur Kong était occupé à écrire au tableau quand des chuchottements arrivèrent à ses oreilles : "Qui vient de parler ?" Evidemment, personne ne répondit. Il décida alors d'appliquer la méthode habituelle : prendre cinq élèves au hasard et les battre jusqu'à ce qu'il soit certain que des cicatrices resteraient. Vinh, loin de tout cela, pensait. Il n'aimait pas l'école, il sentait son destin ailleurs que dans les bancs d'une université, et cela d'autant plus que sa mère Huong le sollicitait la plupart du temps pour l'aider dans son travail. Pour Huong, une fois que son fils saurait lire et écrire, l'école serait finie. Ce jour-là, en rentrant de l'école, Vinh aperçut sur le chemin une charette pleine de fruits, tirée par une vieille femme, qui semblait plus être tirée par la charette, et ni une ni deux, il lui vola la cargaison... Le lendemain, au lieu d'aller à l'école, il vendit les fruits à un prix défiant toute coucurrence (d'autant plus qu'il les avait eu pour rien). L'argent qu'il gagna, il le fit fructifier et monta tout un commerce si bien qu'à 20 ans il était déjà devenu assez riche et puissant pour diriger des centaines d'employés. Ses années d'enfance, synonymes d'errance et de pauvreté, l'avaient marquées et il était décidé à se rattraper. Quant à Huong, fier de son fils, elle n'en profita pas pour se reposer et trouva le moyen d'en faire plus en travaillant dans les commerces de son fils comme simple employée : "repos, repas, boulot" était son unique credo et peut-être sa seule raison de vivre. Cela lui restera. Possessive, elle ne comprenait pas que son fils ait désiré se marier avec une fille de famille aisée et dévouera à cette fille une certaine haine (d'ailleurs toujours d'actualité).
Cette femme s'appelait Guet, elle était ce que le monde avait pu faire de plus timide, gentille et réservée. Elle avait accepté le mariage sans vraiment considérer la question. Peut-être avait-elle laissé ses parents décider pour elle. La pauvre ne savait pas qu'Huong se transformerait en belle-mère diabolique... Car Huong, devenue amère avec le temps, trouvait toujours à redire sur la façon dont Guet se tenait ou se comportait. Elle n'hésitait d'ailleurs pas à s'attaquer à elle physiquement quand elle le jugeait nécessaire. Vinh, loin de défendre sa femme, ne rechignait pas non plus à calmer ses déceptions en la cognant de temps en temps. Guet ne répéta jamais rien à sa famille et s'efforça d'aimer son mari. Le temps passa rapidement puis arriva le premier enfant qui s'avéra être une fille, à la grande déception d'Huong et (certainement) de Vinh..."

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24 juillet 2005

Début d'une histoire de l'été...

Deux déboires pour commencer :
Mon corps me gratte sans que je ne puisse rien y faire : en me grattant, mes griffes me déchiqueteraient la peau et le remède serait pire que l'origine du mal.
Par ailleurs, j'ai hier soir eu une envie de faire le DJ ("are you ready to partyyyyyy" pour les intimes), mais l'expérience n'a pas été concluante : ne possédant pas de platines, j'ai posé mes mains sur des plaques chauffantes dont une venait de servir à faire bouillir de l'eau...
Mais, passons, je ne suis pas là pour raconter ma vie.

Et voici ce que vous attendez tous depuis un moment déjà (il va falloir s'habituer à ce ton présomptueux) : l'histoire romancée, interpolée, extrapolée (car je n'en connais que certains points) de ma famille depuis l'époque où ma grand-mère était encore une jeune femme mariée...
"Il est cinq heures du matin et le marché de Phnom Penh s'agite déjà. Alors que son mari dort encore, Huong attache ses cheveux devant un vieux miroir brisé sur le côté gauche, elle sait que la journée sera difficile mais son intime conviction que c'est ce qu'il faut faire la rassure dans son dur labeur. Aujourd'hui encore, elle va devoir laver les vêtements ainsi que la maison, préparer le riz bouilli pour elle et son mari, puis s'activer à ouvrir le stand de fruits à six heures du matin. Le chien, maigre, et à la peau dégarnie, chargé de garder le stand, sort de sa torpeur en voyant approcher sa maîtresse et lui fait la fête, une fête que ne lui rend pas Huong, trop occupé à constater que les quelques fruits qu'il lui reste sont pour la plupart moisis ou pourris. Elle sait qu'elle devra vendre à perte et que son mari lui en voudra mais elle n'y peut rien. Pendant ce temps, son mari qui en train de manger le riz bouilli, pense à l'argent restant, somme de ses maigres économies et de l'argent du récent mariage, et se dit qu'il n'ira pas acheter de nouveaux fruits pour le stand aujourd'hui. Non à la place, il pense au club de jeux situé dans la dernière avenue du village. Il n'y a jamais été mais on lui a raconté l'histoire de certains amis d'amis qui y avaient tellement gagné qu'ils étaient partis à Hong Kong refaire leur vie. Aujourd'hui donc, il n'irait pas seconder sa femme au stand mais il irait jouer, parier, et pourquoi pas, gagner. Pendant ce temps, Huong, qui a réussi à vendre deux oranges à la peau plus noire qu'orange, commence à avoir faim, et se demande pourquoi son mari n'est pas déjà là avec quelques ravitaillements ainsi que le déjeuner. Elle se sent bizarre, pas tout à fait dans son assiette et irait bien faire une petite sieste. Elle a vomi ce matin. Elle espère qu'elle n'est pas malade, car son mari risquerait de lui en vouloir. Elle décide de poser sa tête sur un étalage pour se reposer un peu et sans s'en apercevoir, elle s'endort... C'est une claque qui la réveille. Il fait déjà nuit et son mari, manifestement saoul, se tient devant elle :
"Tu es folle ou quoi ? Laisser le stand sans surveillance comme ça...
- Mais où étais-tu ? J'avais faim, je n'étais pas bien et...
- Tais-toi ! Comment peux-tu oser répondre ? Sache que moi, j'essayais de nous faire gagner de l'argent, tandis que toi, feignante, tu dormais...
- Pardon, pardon..."
Mais le mari, secrètement énervé d'avoir perdu toutes les économies, s'était déjà mis à la battre. Huong se laissait faire, elle savait que ce n'était qu'un mauvais moment à passer... Pourtant, son mari s'arrêta plus rapidement que d'habitude, et lui posa une question :
"Tes parents t'ont laissé de l'argent il me semble, en cas d'urgence ?
- Oui...
- Donne-moi cet argent et je te pardonnerai pour aujourd'hui...
- Mais, cet argent sera pour nous aider à élever nos enfants et..."
Voyant la tête bouillonnante de son mari, elle se leva et alla chercher l'argent.
"Tu peux au moins me dire où tu vas avec ça ?
- Je vais nous gagner de l'argent au club.
- Non, ne fais pas ça, tu risques de tout perdre ! Reste avec moi...
- Tais-toi !
- Je crois que je suis enceinte...
- Tais-toi !"
Huong ne revit jamais son mari, pas plus que celui-ci ne vit le petit garçon auquel elle donna naissance quelques mois après..."

24 juillet 2005

Je ne suis pas drôle mais sarcastique.

Le Koala s'est éteint il y a un moment déjà. Mis à genoux par la trahison, piétiné par les mensonges, étranglé par les soubresauts coupables, il ne pouvait tenir en l'état. Il est donc parti tel Telemax, laissant l'espoir d'un prétendu substitut, capable à la fois de rallier les masses fébriles et de rejetter toutes les corruptions et attaques internes, sources permanentes de fragilité, notamment quand on vit accroché aux arbres. Timide mais fier, Le Koala revient ce soir sous la forme la plus modeste et la plus virtuelle qui soit. Il n'est pas dit que Phizoo et Wala ne viennent lui rendre visite de temps en temps ni même, qui sait, Tiph, YorK... Comme Lena Olin et Bradley Cooper qui reviendraient dans Lost.

Pour inaugurer le retour du Koala, quelques vers bien trempés :
"Elle m'y prend là,
Dix pas et s'arrête,
Ici ne se trouve pas,
La mort s'y apprête."

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